Lors du HopTour – Afrique de l’Ouest, Justine et Mahery ont eu l’occasion de rendre visite à Claudine Weith, directrice du Campement du Niombato, à Sandicoly. A la question : “Que pouvons-nous faire pour toi ?”, Claudine leur expliquait que le ciel était proche de tomber sur la tête du village, et la sienne par la même occasion : le tourisme de masse menace Sandicoly, son équilibre, sa nature et surtout, ses habitants !
Sans l’ombre d’une hésitation, les fondateurs d’Hopineo se sont engagés à faire tout leur possible pour soutenir Sandicoly.
Sandicoly, une forme de Paradis
Pour comprendre le contexte, situons Sandicoly. Il s’agit d’un village de 7 à 900 habitants, sur la rive sud du Delta du Saloum, dans la communauté rurale (renommée il y a peu “commune” par les autorités) de Toubacouta.
Une partie du Delta du Saloum est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Sandicoly est au bord de cette zone.
Sandicoly est au cœur de l’Aire Marine Protégée, où se trouvent notamment des dauphins, quelques lamantins parmi les derniers du Delta, et plusieurs espèces d’oiseaux protégées.
Sandicoly vit essentiellement de la pêche et de l’agriculture. Le développement du village se fait à son rythme, loin du tumulte de la ville. Le campement du Niombato (tourisme équitable et solidaire) joue depuis une dizaine d’années son humble rôle dans ce développement, appuyant la mutuelle de santé du village, soutenant un certain nombre de projets menés par le groupement de femmes du village, intégrant le tourisme dans le village -et non l’inverse.
Depuis quelques années, Claudine Weith nourrit l’idée de créer, en miroir de l’Aire Marine, une Aire de Tourisme Protégée, qui permette de préserver la zone rurale tout en contribuant à son développement, impulsé par la population locale.
Mais le tourisme de masse menace
En mai 2015, une délégation de plusieurs dizaines de personnes, dont le préfet et la Chef du service Tourisme de la zone (qui confiait à Justine et Mahery en février qu’elle était une ardente défenseur de l’écotourisme), est venue annoncer aux villageois que 1 000 lits d’hébergements touristiques seraient implantés sur la zone du village.
Outre l’hérésie intrinsèque que constitue un tel projet pour un village de cette taille (perte de culture et de valeurs, déstructuration de l’économie locale, délinquance, prostitution…), ledit projet condamnerait, à en croire les bornes en béton déjà posées par la société de promotion immobilière mandatée :
- l’accès aux quelques trous d’eau douce qui permettent d’abreuver le bétail,
- la majeur partie de l’accès à la mer pour les villageois.
Les arguments des promoteurs sont sans nul doute nombreux, au premier rang desquels le “développement”, l’emploi, la formation des jeunes. Un tel débarquement de touristes ne pourra que transformer radicalement l’économie du village, qui sera alors entièrement centrée sur le tourisme. Finis l’élevage, la pêche. Ce sera la course à l’argent des touristes, la course aux travaux rémunérés, pour pouvoir acheter ce que la nature et les traditions fournissent encore aujourd’hui : de quoi manger.
Alors, qu’adviendra-t-il lorsque, pour une raison ou une autre (crise financière internationale, épidémie, terrorisme dans la sous-région -pour ne parler que de causes probables qui sont déjà arrivées ces 6 dernières années…), les touristes ne viendront plus ?
Comme ailleurs, après avoir connu “la pauvreté le ventre plein”, comme on le dit dans ces contrées, arrivera la misère ; le ventre bien vide, cette fois-ci.
Mobilisons-nous pour soutenir Sandicoly
Devant une telle menace, une telle hérésie, le peu qu’Hopineo puisse faire, avec ses moyens, c’est soutenir la mobilisation locale en contribuant à diffuser le message.
Partagez la playlist pour la création d’une Aire de Tourisme Protégée à Sandicoly dans votre entourage et sur les réseaux sociaux.
Si vous connaissez quelqu’un dans une fondation ou autre organisation pertinente, susceptible d’apporter des réponses, une méthode, des moyens, de la visibilité à Sandicoly pour soutenir la création d’une Aire de Tourisme Protégée, plutôt qu’une aire de tourisme saccagée :
- Partagez le lien de cette page ou de la playlist YouTube “Sauver Sandicoly” avec les vidéos concernées.
- Contactez Claudine : [au Sénégal : +221 76 467 09 67 ; en France : +33 (0)5 62 66 50 17 ; claudine-weith@hotmail.fr]
Devant la puissance économique des sociétés d’investissement, seule la mobilisation du plus grand nombre en appui au comité local peut peser dans la balance.