Approche philosophique
Le tourisme, pris dans le contexte capitaliste et consumériste mondialisé et son évolution depuis plus d’un demi siècle, ne serait-il pas une hérésie en soi ?
La notion de « voyage » a été progressivement galvaudée pour ne plus emprunter de sens qu’à travers le plaisir ponctuel non pas de la rencontre, mais de l’assouvissement d’un (ou plusieurs) désir(s) éphémère(s), satisfait(s) par un acte de consommation devenu relativement « facile ». On part à l’autre bout du monde sans effort – ou presque, on consomme, non pas en s’adaptant à la culture locale mais en imposant la sienne (ou en étant dans l’attente impatiente – car nous n’avons pas le temps – de voir nos propres besoins de dépaysement, de repos, d’apprentissage, satisfaits par l’offre locale sensée y répondre selon nos propres critères) ; et on revient.
Le touriste est un client, avant d’être un humain. Et les destinations construisent souvent leur offre selon une logique mercantile. L’accueil du client est calibré pour répondre au mieux à ses attentes spécifiquement touristiques.
Le voyage à proprement parlé, tel que pratiqué jusqu’au milieu du siècle dernier, faisait quant à lui la part belle à la rencontre. Le voyageur, tel qu’encore parfois perçu dans l’imaginaire collectif, « faisait figure d’exception en parvenant dans la réalité locale, et pouvait alors bénéficier d’un accueil personnalisé gouverné par l’éthique et l’hospitalité ».
L’exact opposé du « touriste », « porté par une logique de flux, [qui] exige en tant que client […] ». (L’Usure du Monde, Rodolphe Christin –éd. L’Échappée).
Militons pour un tourisme citoyen !
Chez Hopineo, nous nous retrouvons plus dans la catégorie des voyageurs, même s’il nous est forcément arrivé, et nous arrive parfois encore, d’être « touristes ».
Le tourisme que l’on pratique s’inscrit bien dans l’essence même du voyage, ou du « voyageur » : nous faisons figure d’exception en sortant l’argent de la relation visiteur / visité, en nous inscrivant profondément dans la réalité locale, et en bénéficiant par conséquent d’un accueil personnalisé, avec force bienveillance et hospitalité. C’est le fruit de notre expérience collective en tant que HopTrippers.
Nous ne disons pas qu’Hopineo est le seul moyen de retrouver l’essence du voyage et de militer pour un « tourisme » différent ; mais assurément, c’en est un.
Si nous ne pouvons bien évidemment pas revenir en arrière et proposer en conscience de limiter le nombre de visiteurs d’une destination (quoiqu’un certain nombre d’entre elles n’ont attendu personne pour le faire), nous pouvons néanmoins poursuivre l’utopie d’un tourisme sain, guidé par la seule bienveillance et la rencontre de l’autre dans le respect total et l’humilité, motivé par le goût de l’aventure au sens étymologique du terme : « ce qui doit arriver à quelqu’un ». A l’inverse d’un tourisme de consommation (triste pléonasme), nous expérimentons un tourisme d’échange pur.
Le.la citoyen.ne est une personne qui « jouit du droit de cité dans une ville » ; par extension, sur un territoire. C’est « une personne soumise aux lois » de ce territoire.
En tant que voyageurs responsables, les HopTrippers que nous sommes adoptons en mobilité un comportement emprunt d’humilité, non seulement de respect mais d’adaptation à la culture locale, et de gratitude pour avoir le droit d’être simplement là, dans les conditions souvent royales dans lesquelles nous sommes reçus.
Nous ne prétendons pas que seuls les HopTrippers sont ainsi, ni que seul Hopineo permet cela, loin de là ; cependant c’est ce que nous faisons et proposons de faire aux voyageurs qui rejoignent le collectif : expérimenter, promouvoir et s’engager pour un tourisme responsable, authentique et citoyen !