Il y a quelques temps, David prend contact avec l’équipe Hopineo en nous proposant de partager son expérience acquise lors de quatre années en vélo sur les routes du continent américain. Lui, aussi, est parti notamment à la rencontre de projets éco-touristiques…
Partage d’expérience, donc ? Nous avons bien évidemment répondu par la positive. C’est un plaisir de vous livrer ici ses observations en matière d’éco-construction.
L’article vous plait ? N’hésitez pas à nous le signaler dans les commentaires ; il se pourrait que David Gasc s’invite à nouveau sur le HopBlog… ;-).
Partager des solutions de terrain au service du tourisme responsable : écoconstruction
Tourisme durable, tourisme solidaire, écotourisme, tourisme responsable. Devant tous ces termes dont le sens par l’usage abusif est souvent galvaudé, le lecteur ou l’opérateur touristique peut rester perplexe. Que se cache-t-il derrière ces concepts ? Ou plutôt comment faire pour développer un « bon projet » touristique, qui bénéficie réellement aux communautés locales, limite ses impacts négatifs sur celles-ci et les écosystèmes et propose au visiteur une expérience extraordinaire ? La coopération permet le partage d’expérience et de bonnes pratiques pour répondre à cette question. A l’instar d’initiatives telles Hopineo ou l’AlterTour, je partage quelques-unes des bonnes pratiques en matière d’hébergement d’accueil touristique glanées pendant 4 années passées sur mon vélo à travers le continent américain (blog Sur la route du patrimoine).
Eco-construction
L’écoconstruction ou construction durable est la création, la restauration, la rénovation ou la réhabilitation d’un bâtiment en lui permettant de respecter au mieux l’écologie à chaque étape de la construction, et plus tard, de son utilisation (chauffage, consommation d’énergie, rejet des divers flux : eau, déchets). Le modèle développé par Earthship Biotecture permet au fonctionnement écologique du bâtiment au quotidien et utilise des matériaux renouvelables et/ou recyclés. L’école publique de Jaureguiberry en Uruguay a développé cette technique et est la première école publique durable d’Amérique latine. Toute l’eau de pluie est collectée pour arroser le jardin l’eau grise est traitée biologiquement par les plantes (une séquence de parcelles avec des installations de filtrage et de traitement), le toit est couvert de panneaux solaires qui chargent les batteries et couvrent l’approvisionnement en énergie, l’arrière de l’école est entièrement sous terre, couvert par 2 mètres de terre parcourus par des canalisations pour l’aération, ce qui permet une température confortable à l’intérieur tout au long de l’année.
Torchis, Superadobe
La technique Superadobe ou écodome est une maison entièrement recyclable, isolante, anti-sismique, et à un coût quasi nul. Elle résiste également aux passages des cyclones, aux inondations, aux attaques parasitaires. Le concept d’EcoDome apporte un avantage majeur : sa construction ne nécessite pas de bois (car sans charpente) mais des matériaux facilement accessibles : de la terre (ou du sable) et des sacs plastiques ! L’inertie et l’isolation thermiques sont excellentes. J’ai pu participer à une auto-construction selon cette technique au Mexique (Puebla). D’autres formes deconstruction, en torchis simple cette fois, m’ont aussi étonné par leur diversité et leur efficacité dans des environnements hostiles. Ce mélange de terre argileuse, de fibres et de matière organique (souvent de paille et de crottins d’animaux) séché au soleil est résistant, totalement écologique et beau. En Argentine, l’EcoHostel Malargüe se targue d’être la plus grande éco-construction en adobe (ou torchis) d’Amérique latine. Et les projets se multiplient. En Bolivie l’Eco-camping Jardin m’a impressionné par le jeu de couleurs à l’intérieur des habitations, du aux verres colorés de bouteilles recyclées intégrées dans les murs. Ou comment lier l’écologie à l’art.
Hébergement bioclimatique
Toujours en Argentine, la Posada Inti Watana rénove progressivement son bâtiment d’accueil selon la conception bioclimatique. L’architecture du projet est adaptée en fonction des caractéristiques et particularités du lieu d’implantation, afin d’en tirer le bénéfice des avantages et de se prémunir des désavantages et contraintes. L’objectif principal est d’obtenir le confort d’ambiance recherché de manière la plus naturelle possible en utilisant les moyens architecturaux, les énergies renouvelables disponibles et en utilisant le moins possible les moyens techniques mécanisés et les énergies extérieures au site. L’établissement Inti Watana est construit en grande partie de matériau de récupération, dont des balustres de chemin de fer. Il respecte les règles d’isolation thermique et d’illumination naturelle notamment avec des puits de lumière judicieusement disposés.
Auto-construction
L’auto-construction permet d’apprendre des techniques de construction dans leur ensemble, de diminuer les coûts et d’utiliser des ressources locales. Cependant, le recours à des compétences extérieures demeure souvent nécessaire. L’organisation de chantiers participatifs est l’occasion rêvée de partager ses compétences avec des participants, de proposer du concret aux apprentis et faire de belles rencontres dans la gaieté. La construction en Uruguay de l’auberge des étoiles (posada de las estrellas) en torchis et matériaux recyclés et de la fameuse « coupole acoustique s’est ainsi faite à la suite d’un chantier avec de nombreux bénévoles locaux et étrangers.
Mais aussi…
- Toilettes sèches et sensibilisation aux économies d’eau en Equateur autour du parc ethnobotanique Omaere
- Construction en bambou matériau du futur dans l’Hosteria El Pigual en Equateur.
- Jardins et serres (et piscine) bioclimatiques dans l’Hotel Stanford Inn aux EUA.
- Habitat traditionnel des familles du réseau « Kawsay » en Equateur.
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2 Commentaires. En écrire un nouveau
Merci beaucoup David pour partager ces bonnes adresses et ses bonnes pratiques avec nous 🙂 super article, en attente du prochain !
Article super intéressant! Et quelle aventure?? 4 ans à vélo?? wahou!!!