Une dernière virée en deux roues, prémisse de nombreuses autres sur nos quatre pieds
Ça y est ! Nous troquons définitivement notre moto custom contre nos seules guiboles.
Après l’Andalousie, les volcans d’Auvergne, la République Tchèque et la route des Alpes jusqu’à Budapest, voici quelques lignes sur notre dernier road trip version motard :
Partis mercredi matin à l’aube de notre domicile parisien, direction le sud, où ce type d’engin se vend sans nul doute beaucoup plus facilement. Passage obligé à Nouans-les Fontaines, village natal de la maman de Mahery ; un goût de pèlerinage. Puis Chateauroux, Cosne d’Allier, Saint-Pourçain… avant de rejoindre l’ami Julien, compagnon de toujours des nombreux kilomètres parcourus à travers l’Europe sur nos machines. Malgré quelques gouttes de pluie, les paysages du centre de la France défilent, éclectiques et magnifiques. Les retrouvailles ont lieu autour du lac de Villerest, du côté de Roanne.
Le lendemain, nous sommes censés rejoindre Rochefort du Gard pour 2 jours de ballades entre le Gard et le Luberon. La traversée de la Haute Loire, avec ses montagnes, ses villages en pierres, ses ponts et ses routes sinueuses, se passe on ne peut mieux. Mais un road trip sans galère n’est pas un road trip ; le pneu arrière de l’une des motos, usé jusqu’à la corde (jamais l’expression n’aura été aussi proche de la vérité), nous oblige à une escale technique au Puy en Velay, ville départ du fameux chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Un jeudi de l’ascension, impossible de trouver une gomme de remplacement ; l’escale durera donc jusqu’au lendemain pour nous, jusqu’à la semaine suivante pour la moto de Julien.
Cet imprévu nous mène au Dyke Hôtel , l’un des seuls établissements accessible où il reste deux chambres pour la nuit, en ce week-end propice aux pèlerins. Le deux étoiles se trouve sur l’une des artères principales de la ville : le boulevard du Maréchal Fayolle.
Après un accueil charmant et la prise de possession de nos chambres, nous ne pouvons résister à la tentation d’une conversation avec la propriétaire sur son activité et sur le tourisme durable (Hopineo ne s’arrête jamais ! ;-)) dont l’intro, qui nous ramène, si besoin était, les pieds sur terre, fut filmée…
N’ayant jamais abordé la question du tourisme responsable, elle pense être loin du compte. Mais en creusant un peu, elle nous explique que, cherchant à optimiser les coûts, elle a trouvé une astuce pour économiser un peu d’argent. Elle n’a pas recours aux distributeurs à savon, car l’investissement lui paraît peu pertinent alors qu’elle est en fin de carrière. En revanche, elle recycle les savonnettes entamées par les clients en les transformant en lessive… Bingo ! Une nouvelle hopinnovation !!
C’est riche de cet apprentissage que nous reprenons la route le lendemain pour remonter jusqu’au Mont Gerbier de Jonc, source de la Loire, puis pour traverser l’Ardèche de part en part. Nous nous perdons sur de toutes petites routes, découvrant de petits villages surplombés de grandes madones.
Le passage d’Aubenas marque le début de la grosse chaleur, des cyprès, et des maisons qui s’apparentent aux mas provençaux. Souvenirs de l’été dernier, quand nous traversions l’Europe jusqu’à Prague…
Après un rapide mais néanmoins copieux repas au “Roadster” (un relais pour motards), nous abandonnons la traversée des gorges de l’Ardèche : trop de monde ; trop fort décalage avec les routes désertes empruntées le matin. Nous bifurquons donc plein sud pour rejoindre directement les plateaux du Gard et finir à Rochefort, où Julien nous attend déjà. Ironie de l’histoire, pour cette fois, c’est lui qui aura fait du stop pendant que nous écrémions quelques uns de nos derniers kilomètres sur la moto !
Samedi, c’est LA dernière ballade ; et c’est la même que la première réalisée sur plus de 125 cc : Face au Luberon, de Gordes à Viens, puis Apt, et retour sur Rochefort. 4 jours, 1168 km. 2 ans, 25 000 km. Et que du bonheur.
Lundi matin, à 6h23, le TGV nous ramène à Paris.
Le temps passe vite : plus que 29 jours avant notre départ pour le premier Hopineo Tour ! Notre impatience se fait de plus en plus pressante. De nouveaux kilomètres, cette fois à pied ou en stop ; de nouvelles pages à écrire… Que du bonheur !