Un #HopTour, comment ça marche ? (par Florie Thielin)

working in Rio de Janeiro, Santa Marta Favela, Brazil
Envie de voyager en mêlant l’utile à l’agréable ? Bienvenue sur Hopineo! Pendant presque deux ans, Florie a voyagé à travers l’Amérique Latine en troquant son temps et ses compétences en échange du gite et du couvert (des HopTrips) au sein de structures touristiques engagés dans une démarche de tourisme responsable. En listant ces initiatives rencontrées (les HopHosts) et leurs bonnes pratiques (les HopSolutions), elle a pu participer activement au développement de la plateforme collaborative Hopineo. Elle revient en détails sur cette grande aventure.

Hopineo : Qui sont ces acteurs du tourisme responsable que tu cherchais à rencontrer ?

Florie : J’ai cherché à rencontrer ces initiatives touristiques portées par toutes ces belles personnes, à travers l’Amérique Latine, qui ont choisi  de faire du tourisme, non pas dans le seul objectif de gagner de l’argent (par pur opportunisme), mais avec un amour pour leur région, ses trésors naturels, sa culture, ses habitants (lire l’article «Qui sont les acteurs du tourisme durable ? » ). Concrètement, j’ai rendu visite par exemple à :

  • 45 écolodges / hôtels 3-4*
  • 14 agences de voyage réceptives
  • 13 auberges de jeunesse
  • 12 association de tourisme communautaire / tourisme rural
  • 11 chambres d’hôtes
  • 6 hôtels de luxe
  • 6 offices de tourisme / fondations
  • Et aussi des prestataires de services touristiques : excursions en bateau, guides de randonnée, école d’espagnol, restaurants

H : Comment faisais-tu pour trouver ces initiatives de tourisme responsable ?

F : Ma démarche a évolué tout au long du voyage après avoir testé différentes techniques d’approche. Celle que je retiens, car fonctionnant le mieux, est de rechercher dans chaque pays quelles sont les agences de voyage réceptives (véritables expertes de la destination), ainsi que les professeurs d’université et consultants, sensibles au tourisme durable. Je cherchais alors leur contact sur Google, mais aussi beaucoup via LinkedIn (grâce à la fonction de « filtres avancés »). Je leur présentais par email ma démarche et leur demandais leur coup de pouce pour m’aider à identifier les acteurs du tourisme responsable dans leur pays. Au fil du voyage, j’ai ainsi intégré un réseau de professionnels du tourisme passionnés par la thématique. C’est un petit monde et ils se connaissaient souvent d’un pays à l’autre. Plus j’avançais dans l’aventure, plus cela devenait facile.
Et puis j’essayais, si possible, de commencer  mon itinéraire dans chaque pays avec un séjour de deux semaines dans la capitale. Je prenais alors le temps de rencontrer en personne ces personnes clefs. Je leur proposais parfois, naturellement, pour leur dire merci, de réaliser une vidéo interview dans laquelle ils présentaient la vision de leur agence pour un tourisme responsable.  Il m’est aussi arrivé de leur envoyer, à la fin de mon voyage à travers leur pays, une sélection de photos, pour qu’ils puissent les utiliser, libres de droits, sur leurs supports de communication.
facebook tusmo sustentavel no brasil
J’ai aussi parfois participé, lorsque ma date de séjour concordait, à des conférences et salons professionnels du tourisme : ANATO en Colombie, ESTC en Equateur, ATWS au Chili, WTM au Brésil. J’ai aussi testé au Brésil, dans mon dernier pays, de publier un post sur la page Facebook Hopineo – Latin America que j’ai « boosté » (en payant 1€) afin de faire apparaître un lien sponsorisé dans les fils d’actualités Facebook de personnes ne suivant pas encore la page mais vivant dans le pays visité et avec un intérêt pour le tourisme responsable / écotourisme. L’action a porté ses fruits puisque j’ai établi quelques nouveaux contacts à la suite de cette très courte campagne. Cependant, cela aura pu être encore plus efficace si j’avais partagé la publication dans des groupes Facebook ciblés (groupes dont j’ai appris l’existence un peu plus tard).

Jaguar Inn, Tikal, Guatemala

Costa Rica

 

H : Comment les contactais-tu ?

F: Une fois les initiatives de tourisme responsable identifiées, je leur envoyais un email, expliquant comment je les avais trouvées, citant la personne qui me les avait recommandées, et présentant succinctement ma démarche.
Je pense qu’il est très important d’essayer, dans un premier temps, de faire un email le plus court possible et présentant clairement quelles sont les compétences que vous proposez et quelle serait la contrepartie demandée. Attention aussi à ne pas inclure trop de liens dans le texte de l’email, cela risquerait de faire atterrir votre email automatiquement dans le dossier SPAM du destinataire.
Cliquez ici pour voir un exemple d’email que j’envoyais durant mon HopTour d’Amérique Latine.

H : Quelles étaient leurs réactions lorsque tu leur envoyais ta proposition de HopTrip ?

F : Lorsque le travail de recherche d’initiatives touristiques responsables avait été bien effectué en amont, et que j’écrivais de la part de quelqu’un, je recevais dans 80% des cas une réponse à mon email, et plutôt rapidement. En fonction de la disponibilité des membres de l’équipe dirigeante de l’hôtel/association/agence, je recevais soit une réponse favorable me demandant mes dates de visite, soit une invitation à leur rendre visite mais sans la possibilité, hélas, de m’héberger. Il était, c’est logique, plus facile de faire des HopTrips en période basse qu’en période haute : d’où l’importance de se renseigner en amont sur la saisonnalité de la destination visitée.

H : Comment planifiais-tu ton itinéraire et tes dates de visites ? Combien de temps restais-tu à chaque fois ?

F : Je planifiais mon itinéraire pays par pays au fil du voyage, et en fonction des HopTrips validés. En fonction des réponses reçues, je positionnais les potentiels HopHosts sur une carte géographique interactive (en utilisant Google MyMaps), afin de mieux visualiser l’emplacement de chacun et les distances entre deux. Je dessinais ainsi doucement mon itinéraire.
Je restais en moyenne entre deux et cinq nuits par structure. Je confirmais rarement une date longtemps en avance. J’expliquais pourvoir leur confirmer la date exacte seulement quelques jours avant, car je souhaitais garder une certaine flexibilité et que j’étais toujours dans l’attente de réponses de la part d’autres structures. Ils réagissaient généralement bien à la proposition. J’étais aussi toujours assez souple entre deux visites de deux structures : pouvant aussi improviser des « pauses » dans des auberges de jeunesse si besoin.

Florie & Gilson, Favela Scene, Santa Marta, Rio de Janeiro

Intérieur Chambre, Casa Divina Lodge
 

H : Comment se déroulait l’échange une fois arrivée sur place ?

F : A mon arrivée, on m’installait dans ma chambre. Puis on se réunissait un peu plus tard pour faire le point sur ma venue. Je leurs demandais alors ce qu’ils attendaient de ma visite afin de m’assurer que leurs attentes étaient en adéquation avec ce que je pouvais leur offrir. On se mettait alors d’accord sur l’emploi du temps pour les jours à venir. On m’emmenait visiter l’ecolodge, me présentait à l’équipe. On commençait alors à discuter ensemble du contexte touristique de l’endroit, des enjeux et défis majeurs, de leurs bonnes pratiques pour un tourisme responsable. Les premiers jours je me concentrais sur la partie marketing. Une fois que je commençais à connaitre un peu mieux la structure et ses gérants, nous faisions la vidéo interview.  Et après avoir bien travaillé les premiers jours, souvent ils me disaient alors : « Allez Florie, assez travaillé, il faut que tu profites aussi ! », et ils m’accompagnaient ou m’aidaient à organiser quelques activités !
J’étais sur un rythme « work hard, play hard » comme on dit en anglais. Je travaillais beaucoup, mais une fois le travail terminé, je faisais de supers activités. Il y a de nombreuses activités que j’ai eu la chance de faire gratuitement et pour lesquelles je n’aurais pas eu le budget si j’avais voyagé de manière plus traditionnelle avec mon sac à dos d’auberge de jeunesse en auberge de jeunesse. C’est là aussi la magie des HopTrips !

H : Toutes les expériences furent-elles toujours positives ?

F : L’intensité de l’expérience humaine était très différente en fonction du type de structures visitées. Dans le cas d’hôtels de luxe, j’avais rendez-vous avec le service communication à mon arrivée, on me donnait une chambre, je faisais ma part du boulot et ensuite j’étais vraiment comme une touriste, avec finalement peu d’interactions avec l’équipe. Cela faisait parfois du bien pour avoir plus de temps pour moi et profiter d’une bonne connexion internet: pour faire pleins de Skype avec les amis et la famille, planifier la suite du voyage, rattraper des articles en retard…
Mais ce que je préfèrerais, c’étaient les expériences avec les associations de tourisme communautaires ou les plus petits hôtels, les ecolodges. Je passais alors vraiment beaucoup plus de temps aux côtés des gérants et de l’équipe. Nous devenions rapidement amis. J’y étais souvent invitée à rester plus longtemps, à revenir. D’après les recommandations qu’ils m’ont ensuite laissées, il semblerait que l’expérience fut positive aussi de leurs côtés. Je suis d’ailleurs encore en contact régulier avec  beaucoup d’entre eux. Certains m’ont aussi proposé de travailler à présent pour leur ecolodge : m’occuper de leur marketing digital à distance.

H : Un mot de la fin pour les voyageurs qui envisagent eux aussi dans l’aventure des HopTrips ?

F : Troquer son temps et ses compétences en voyageant, et en particulier pour donner un coup de pouce à des initiatives de tourisme responsable, est une expérience vraiment chouette ! C’est une opportunité unique de tisser de belles amitiés et de découvrir les « coulisses » du pays ou de la région visités.
Lorsque c’est la saison basse, les entreprises touristiques sont généralement heureuses de recevoir des volontaires. Elles sont ouvertes à recevoir sur des périodes courtes (quelques jours) si le volontaire est force de proposition quant à l’aide qu’il peut proposer sur un sujet spécifique, en offrant une compétence particulière (comme dans mon cas). Sinon, pour des volontariats plus “généraux”, sans compétence spécifique, ils sont aussi plutôt ouverts, mais sur des périodes plus longues (plus de trois mois). Cela leur demande en effet du temps et de l’énergie pour accueillir quelqu’un à leurs côtés pendant quelques jours, il faut que l’investissement de ce temps et de cette énergie vaille la peine pour eux aussi.
Nous avons tous des compétences que nous pouvons proposer. L’important est de construire son propre projet en fonction de ce qu’on aime faire. L’objectif étant aussi de profiter de l’expérience des HopTrips pour continuer à développer ces mêmes compétences (pour moi c’était le marketing digital et les vidéos par exemple). Cela permet d’être dans une vraie relation gagnant-gagnant où chacun s’enrichit humainement et professionnellement.
Envie de partir en voyage et faire des HopTrips ? De contribuer au développement d’Hopineo en listant de nouvelles initiatives et solutions pour un tourisme responsable dans votre région ? D’aider avec des traductions en anglais/français/espagnol ? Il y a de nombreuses manières de contribuer en fonction de la disponibilité et des envies de chacun. Contactez-nous !

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